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13/07/2023

France Culture / émission « les pieds sur terre »

Barbituriques et vieilles dentelles

Suzy et Isabelle sont d’actives retraitées. Joyeuses et dynamiques, elles n’ont jamais eu affaire à la police, jusqu’à ce fameux matin où l’on sonne chez elles pour leur confisquer leur « flacon chéri » : un puissant barbiturique mortel.

Suzy, 84 ans, est une ancienne enseignante d’université et chercheuse au CNRS, en retraite depuis une quinzaine d’années.

Un jour, à 6h du matin, des gendarmes sont venus sonner chez elle pour faire une perquisition. Elle venait de commander une petite fiole en verre venue du Mexique, d’une valeur de 650$, et les gendarmes étaient là pour la récupérer.

“J'étais très inquiète et très embêtée d'avoir été obligée de faire un acte illégal, mais c'était le seul moyen pour pouvoir en finir correctement.” Suzy

Cette fiole contenait un liquide visant à se donner la mort en une vingtaine de minutes, sans douleur.

“Je ressentais une tranquillité d'esprit d'avoir ce produit sous la main. Maintenant, c’est un désespoir de ne plus l’avoir.” Suzy

Le mari de Suzy était atteint d’une maladie neurodégénérative intermédiaire entre Parkinson et Alzheimer. Son état se dégradait et il s’était jeté par la fenêtre de leur maison. “Je n'avais pas compris qu'il en était arrivé là.”

“J'ai toujours pensé que je ne voulais pas qu'il m'arrive la même chose qu'à mon mari. Si je deviens dépendante, je ne veux pas que mes enfants m’aient à leur charge. Et moi, je ne veux pas rentrer dans un Ehpad. Je veux pouvoir organiser ma vie comme je l'entends.” Suzy

“La mort, c'est quand même la chose la plus importante qui peut arriver dans la vie.” Suzy

LIEN

Ce site a l'ambition de collecter des récits pluriels sur la thématique de l'aide active à mourir et le suicide assisté. L'occasion peut-être pour certain-e-s de libérer une parole confidentielle. Il est agrémenté de rubriques permettant d'alimenter notre réflexion sur ce qu'on a désormais coutume d'appeler "la fin de vie".